Suite de l' histoire
Un après-midi, les grandes classes furent regroupées au château Civet, dans l'Orangerie. Tadeusz, Paulina, Lucyan et Agnieszka avaient préparé un exposé sur la mine. Mme Goursat avait rassemblé quelques gravures de La documentation française pour illustrer leurs propos. Le soir, Josette nous raconta.
Lucyan : « En face de la maison de Tadeusz, il y a une mine nommée la Saint-Mathieu. Elle porte le nom de l'homme qui a trouvé le premier de la houille dans le pays. » - Paulina : « Quand le mineur arrive dans la cour de la mine, il se déshabille dans la salle des pendus et passe à la lampisterie prendre sa lampe à chapeau. Il attend qu'une cage arrive pour descendre sous terre. »
Personne ne pipait mot, à écouter parler des « piqueux » avec leur pioche, des « hercheux à terre » avec leur « escoupe » pour charger les berlines, des « galibots » de quinze ans qui poussaient les wagonnets, trois ou quatre à la fois, histoire de rapporter quelques sous à la maison et de s'encrasser durablement les poumons. Ils frémirent à l'histoire d'Alfred Douchement, qui avait quitté l'école l'année précédente et avait reçu, en travers des deux jambes, un gros bloc de grès. Lui, il n'irait plus à la mine…
(à suivre...)