La suite...............
Il ne resta bientôt plus qu'un blondinet aux yeux bleus. « Chez vous il n'y aurait pas de la place ? », demanda l'adjoint. Ma mère leva les yeux au ciel. C'est qu'on n'était pas riches… Et puis, comment faire pour les lits ? Josette proposa de dormir dans la salle. Maman soupira, « Allez, on y va. C'est bientôt l'heure du goûter… »
Le père de Tadeusz était polonais. Débarqué au milieu des années 20, avec la grande vague d'immigration. La famille était de Katowice, en Silésie. Ils s'étaient retrouvés à Wingles, au-dessus de Lens. Un sacré bout de route ! Et à la mine illico ! Juste avant la guerre, et contre l'avis des grands-parents, Andrzej avait marié une Française et s'était installé dans le village voisin. Tadeusz naquit donc meurchinois quelques années après. Il avait treize ans et demi.
La Pologne pour nous, c'était un pays froid de cet outre-Rhin mythique peuplé indistinctement de Cosaques, de Tatars ou de Roms. A vrai dire, Tadeusz ne corrigea guère nos approximations géographiques car la France était son pays et il n'avait jamais mis les pieds en Pologne.
(à suivre...)