Suite de l'histoire de Georges
Nous avons des commerces à Gabriel Péri. Juste à côté de la mairie, M. Vallet a succédé à Arthur Poiré à la tête d'une petite épicerie-mercerie. Plus grande quand même que chez Etiennette, qui a démarré dans sa cuisine, à une époque où elle faisait surtout l'itinérante avec sa charrette. Elle a une boutique à l'entrée des Caspernets mais elle continue de se déplacer à domicile chez les personnes qui ont quelque difficulté à se mouvoir. Le lait, il y a un Renault jaune qui passe tous les jours, on fait la queue avec nos pots en fer-blanc. Et puis, de l'autre côté de la rue, M. Hamon, le boulanger, a son fournil. Dans la maison sur la rue, une pièce a été sommairement aménagée pour la vente. On pèse le pain et, pour faire le poids exact, le boulanger recoupe un petit bout qu'il pose dessus. Evidemment, le temps de faire les cent cinquante mètres jusqu'au baraquement, on a grignoté « la pesée ». Heureusement on n'a plus besoin des tickets de rationnement…
Ah oui ! Encore deux commerces importants : M. Discontigny et la roulotte de Delphine. Delphine va sur les fêtes vendre des confiseries, nougats, pommes d'amour, tout ce devant quoi on bave quand on est mômes. M. Discontigny habite, lui, la seconde travée. C'est quelqu'un de très important : il tient échoppe de cordonnier et on va régulièrement remettre des fers à nos galoches.
(à suivre...)